Un mois déjà ! Bergers, vélos et porte claquée
Voilà déjà un mois qu’Allison a retrouvé la team parisienne et j’ai moi-même l’impression d’avoir commencé l’aventure il y a bien longtemps !
Le OFF
Notre première grande victoire a été de recevoir la reconnaissance officielle de Col-Vert en tant qu’association Loi 1901 (Par ici l’annonce au journal officiel !).
Vous pouvez donc devenir membre de l’association en nous contactant par ici. Ne rêvons pas, nous ne sommes pas encore MSF et vos dons ne pourront pas (tout de suite) être déductibles des impôts… !
Côté communication : notre développeur bosse sur un joli site, mais en attendant, nous sommes très contents du blog sur lequel nous pouvons relayer… LA CARTE (sujette à modification). Le compte instagram raconte le périple de nos vélos, suivez-le (ou retrouvez-le au pied de la page d’accueil du blog).
Et nous avons réussi la prouesse de concocter des flyers maison, avec carte postale intégrée !
Enfin, une belle porte claquée par inadvertance avec la clé à l’intérieur nous a permis de croiser le chemin du superhéros JOWITA, qui était en bas de chez nous en moins de 10 min avec sourire et radio. Cinq minutes plus tard, la porte était déverrouillée pour un prix plus que modique. Première galère, premier bon plan !
Et pour toi public, le récit de nos aventures !
Nous vous rappelons le but du jeu du Canethon : rencontrer des acteurs (heureux) qui repensent leurs territoires et jettent des ponts entre la ville et la campagne. A titre personnel, ce périple est aussi une occasion pour nous, qui sommes à des âges de questionnements professionnels, de nous inspirer du parcours de gens qui ont fait le choix de suivre leurs instincts et leurs envies.
A Paris intramuros
La Ruche (espace de coworking pour acteurs du changement et principal supporter de Col-Vert) représente un vivier pour le Canethon. ExclusiveMotion, Origem, Les Accorderies, Cagette.net, etc. autant d’initiatives qui repensent les circuits (courts ou longs), les chaînes d’approvisionnement et les systèmes d’échanges commerciaux.
Nous sommes entrés en matière en participant à un jeu de piste pour découvrir Paris autrement. Effectivement, Flora, fondatrice de PariSolidari-Thé, organise toutes sortes d’activités sympas et accessibles pour connecter curieux et passionnés.
Pourquoi nous avons aimé ? Parce que Flora est pleine de vie et que ses parcours sont bien ficelés : chaque nouveau coin du quartier, chaque nouveau passionné, chaque détour recèle son lot de surprises. Tout le monde rit, apprend et même les ours finissent par se prendre au jeu et briser la glace avec leur coéquipier d’une après-midi.
C’est grâce à Flora et ses bons plans que nous avons rencontré Joël & Karim, fondateurs de l’association ALINEA – La Grosse Patate. Nous avons adoré le concept pour sa simplicité et son fort ancrage territorial : au coeur du 19e arrondissement, les deux copains ont monté une épicerie solidaire, qui sert aussi de repère aux gamins du coin lesquels peuvent trouver une aide pour réparer leur vélo ou finir leurs devoirs. Joël va chercher lui-même les fruits et légumes bio en île-de-France et les revend pour une bouchée de pain.
Ce qui nous a touché ? La sincérité de la démarche, la volonté farouche de permettre à tous les habitants, y compris les plus démunis, de pouvoir venir s’approvisionner de produits frais et de qualité et la conviction qu’en impliquant tout le monde, le quartier est plus soudé et plus fort.
Dans la même veine, nous avons croisé Denis, fondateur de Kif Kif Vivre Ensemble, lors d’une soirée sur le « Paris Solidaire ». Le but ? Faire se rencontrer des personnes radicalement différentes dans un esprit d’ouverture et de bienveillance lors de moments choisis par l’hôte volontaire. Bref, retisser la société par la base, le kif et la bonne ambiance. Tonton Michel peut se retrouver à manger un méchoui pour l’aïd chez Karim, Shégué au golf avec Jean-Claude et Naïma chez Shlomo pour une bar-mitzvah.
Nous avons adoré l’énergie dégagée pour permettre à des gens séparés par les murs érigés de notre société de se retrouver autour de moments simples, ainsi que la « charte de bienveillance » à respecter par tout « kiffeur ». Un monde de bisounours. Bien réel !
Au-delà du Périph’
Mais tout cela était bien facile à Paris et nous nous sommes, Allison et moi, imposées un petit défi vélo : rejoindre les Bergers Urbains pour leur atelier hebdomadaire d’agriculture paysanne.
Mercredi 25 mai, nous avons donc longé pendant une bonne heure le canal de l’Ourq, puis nous avons traversé quelques villes du 93 pour arriver au Parc de Saussay.
Sur place, nous avons été impressionnées par la grandeur de l’espace vert et par le nombre d’initiatives pour l’éco-développement. Nous avons mis un petit bout de temps avant de trouver la parcelle cultivée par les Bergers. Nous avons croisé des chèvres, des vaches et des centaines de lapins, tout ça à une heure vingt de vélo de la capitale.
Guillaume et Valentin (respectivement développeur territorial et paysagiste) ont pris chacun le temps de nous raconter l’histoire de Clinamen, leur asso, ainsi que leur parcours et les causes qui les ont poussés à vouloir parler d’agriculture en ville. Si, pour beaucoup de monde, l’idée de « campagne urbaine » ne peut se cantonner qu’à un rappel de la nature environnante (qui peut aider à lier les gens, à les faire se rencontrer, etc.) les Bergers Urbains eux posent la question de l’agriculture vivrière en ville. Pas question de juste « poser trois bacs sur un toit », mais bien de repenser le système et la production agricole. Et de donner envie, par petites touches.
Le moment qui nous a surpris ? Lorsque Guillaume nous a encouragés pour Col-Vert, mais qu’il nous a aussi rappelé la nécessité de prévenir les gens qui veulent se lancer que le monde rural est difficile, et que s’installer, par exemple, en permaculture, prend du temps. Cette notion, souvent minimisée au départ, devient cruciale au bout de 3 à 4 ans d’installation, lorsque les cultures ne sont pas encore autonomes mais que le porteur de projet est épuisé et abandonne faute de résultats. Le temps s’étire lorsqu’il s’agit de terres et, bien souvent, la personne peu ou pas accompagnée craque à deux doigts d’obtenir ses premiers rendements satisfaisants.
Enfin, un des mini high-light de la fin du mois de mai a été notre passage éclair à la ferme à Paris, événement annuel organisé par la Confédération paysanne où nous avons pu discuter rapidement avec Laurent Pinatel, secrétaire général de la Conf’ et… Olivier de Schutter, rapporteur pour la faim à l’ONU, qui est reparti dans son thalys avec la brochure de Col-Vert !
De toutes ces rencontres, nous avons tiré quelques conclusions sur les Parisiens (oui, oui, nous généralisons et nous en sommes conscients !) :
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Le projet Col-Vert parle aux citadins: « Un tour à vélo dans les régions ? C’est génial ! J’aimerais trop vous accompagner ! Je vous rejoindrai pour un bout cet été ! «
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Pour eux, la campagne est plus synonyme de vacances que de travail,
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La nourriture ne vient pas des champs, mais bien de Rungis.
A nous de jouer pour recréer un peu de liens entre tout ça et en attendant, c’est l’heure d’un p’tit coup de cid’ bien mérité !